L’Indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin, un été moins bien orienté avec une baisse de presque 3% !


Après un début d’année excellent, le mois de juin ne fut pas très favorable pour l’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin, avec une baisse limitée à 0,11%. Mais les deux mois suivants furent davantage baissiers : -1,18% en juillet, puis -1,79% en août.

Le Cac 40, bien qu’ayant un peu baissé, affiche fin août une progression de 4,59% depuis fin décembre 2016. Deux mois pour rien en Bourse, ou presque selon certains. Mais l’économie mondiale s’améliore. Les matières premières ont tendance à rebondir, retrouvant pour certaines leurs niveaux d’il y a dix ans… La volatilité cet été a été (anormalement) faible.

L’effondrement de l’action Carrefour le 31 août (-13,13%) a marqué les esprits, et conduit à se poser des questions… L’Indice Financier Européen IFE 15 a connu une légère hausse en juillet, mais en août son repli est de 0,6%. Globalement sur les deux mois d’été le tassement est resté limité à 0,4%.

On peut constater l’appréciation de l’euro, qui a pu franchir fin août la barre des 1,20 $ américain : il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2 ans et demi. Cette hausse de l’euro face au dollar a visiblement surpris. Mais l’euro s’est depuis quelque peu replié, en-dessous de 1,19$ au 1er septembre. La livre sterling s’est beaucoup dépréciée depuis le référendum pour le Brexit, ce qui fait que des bureaux de change proposent désormais – dans certains cas – moins d’un euro par livre sterling à des Britanniques partant pour le continent ! Le jour du vote – le 23 juin 2016 – une livre valait sur le marché 1,307 euro. Une livre vaut 1,09 euro à fin août 2017, cours central en vigueur sur les marchés, soit un recul de 17% en 14 mois. Mais il faut tenir compte de la marge des intermédiaires, d’où les décotes que l’on a pu constater, surtout dans des aéroports. En général on n’en est pas encore là, mais le Brexit déplaît aux cambistes, avec des négociations qui progressent bien lentement dans les faits.

Le premier semestre fut très brillant pour les entreprises du CAC 40 qui avaient dégagé plus de 50 milliards d’euros de bénéfice net, en progression de 22% sur 2016. Les profits devraient se poursuivre au deuxième semestre. Tous les secteurs profitent de la croissance positive, sauf les financières, en relative stabilité. Le PwC a établi un rapport précis sur les entreprises. Divers consensus tablent sur une croissance du résultat de 30% pour l’ensemble de 2017. Concrètement le total des bénéfices annuels atteindrait alors une centaine de milliards d’euros, niveau jamais atteint, le précédent record remontant à 2007, avec 96 milliards d’euros. Les experts du PwC soulignent que la prudence s’impose, compte tenu du contexte géopolitique actuel. D’autres économistes partagent l’optimisme rapporté, grâce à une Eurozone revigorée, un moral raffermi chez les entrepreneurs, et la normalisation dans les politiques des banques centrales. C’est à Jackson Hole que se réunissent en cette période de l’année, depuis bientôt quarante ans, les gouverneurs des grandes banques centrales : en 2017 Janet Yellen, patronne de la Fed et Mario Draghi, Président de la BCE s’y sont retrouvés.

La Banque Centrale Européenne prépare la fin de son assouplissement quantitatif qui n’interviendra qu’en 2018, plus ou moins tôt en fonction du cours relatif de l’euro par rapport au dollar. Par ailleurs la Réserve Fédérale américaine veut avancer progressivement dans son cycle de resserrement monétaire, avec une communication à minima, mais sans modifier ses taux directeurs avant décembre, même si elle pourrait anticiper… Nous rappellerons que le CAC est de moins en moins européen, le chiffre d’affaires réalisé en Europe a décru, ramené à 54% en 2016, en précisant même 26% du chiffre d’affaires réalisé en France en 2016 (à mettre en parallèle avec les 36% observés dix ans plus tôt), selon une information fournie par 25 sociétés…

La reprise en Europe est désormais réelle. L’exemple de l’Espagne apparaît comme un modèle pour l’Europe. Les chiffres sont révélateurs : l’Espagne va connaître sa troisième année consécutive de croissance au-dessus de 3%, le chiffre le plus élevé des principales économies de la zone euro : ainsi en mai son PIB a retrouvé son niveau d’avant crise. De plus un demi-million d’emplois sont créés par an, ce qui a permis une baisse du chômage qui concerne encore malgré tout 17% de la population active. Le plus important concerne les réformes structurelles auxquelles l’Espagne a souscrit parce qu’elles apparaissaient plus que nécessaires après la crise du secteur de la construction. Elle a su revoir son marché du travail, elle a agi pour sauver son système financier et réduire son déficit budgétaire. En France, suite aux élections d’avant l’été les Pouvoirs Publics ont décidé qu’il fallait se lancer dans des réformes structurelles, devenues chaque mois plus urgentes. Le 31 août ont été révélées les mesures principales contenues dans les cinq ordonnances réformant son droit du travail. Cela constitue la première étape des engagements pris par le Président de la République Emmanuel Macron.

La France se porte mieux, tout s’enchainant bien. La croissance en rythme annualisé y avoisine 2% depuis trois trimestres, situation que l’on n’avait plus rencontrée depuis 2011.

 

> Le graphique : évolution de l’Indice boursier régional au cours des 45 derniers mois

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

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